Février 2025. La chaleur est écrasante, les tomates ne murissent plus, elles explosent sous les rayons ultras violets. Le bronzage est désormais proscrit.

Le « petit Macron », comme on aimait le nommer dans les années 2016 a perdu tous ses cheveux. Les soucis diront les plus bienveillants. Désormais, à la tête de la plus grosse firme européenne de cosmétique, d’information et d’extraction de gaz de schistes, il est devenu l’homme le plus puissant du pays. En visio-mémoire interne dans tous les cerveaux connectés, Emmanuel Macron imprime sa politique. Les citoyens avalent jusqu’à l’indigestion les données chiffrées et scientifiques du « Bit and Bit », nouveau procédé technologique en pointe. Malheureusement, les parents oublient parfois de débrancher leurs enfants, ce qui cause des interférences que les professeurs des « Cérébral School and Management » ne peuvent que déplorer. Il faut dire que la dernière étude de la très british université « The Mirail Studies for Elite », implantée dans la ville reconstruite de Toulouse, vient de conclure à des pertes dramatiques de connections neuronales chez nos chères têtes blondes. « Nos enfants doivent pouvoir se mettre en veille pour régénérer leurs connections », a affirmé Olivier Mouduc, le Directeur de l’université toulousaine. « L’efficience est au prix d’un temps de repos, même si nous recherchons les moyens pour en diminuer le délai », a-t-il confié.

Bien sûr, la technologie ayant fait son œuvre, l’Homme est de moins en moins utile à l’économie, ses capacités sont devenues dérisoires face à l’intelligence artificielle qui s’est elle-même transformée en une intelligence adaptative, mémorielle et émotionnelle. A Radio-La-France-Qui-Vous-Ecoute, le plus puissant média du pays, dirigé par le consortium de l’incontournable Macron, chaque information est consciencieusement élaborée par une armada de logiciels qui analysent en temps réel la pertinence des données eu égard à l’intérêt du Groupe. La capacité de traitement est 100 millions de fois plus performante que le cerveau humain. D’ailleurs, depuis quelques années dans tous les secteurs d’activité, les humains sont devenus encombrants pour l’accroissement des bénéfices des sociétés. Leur utilisation n’est qu’intermittente. Le code du travail devient peu à peu sans objet. Ce qui fait dire à son Directeur Exécutif, Jean Sarkozy, celui-là même qu’on nommait dans les années 2007 « le prince Jean » : « Depuis la fin des syndicats, nous pouvons avancer sereinement et investir en toute liberté ». Il faut dire que l’histoire de la fin annoncée du syndicalisme ne date pas d’hier. Déjà en 1947, un penseur libéral du nom de Friedrick Hayek dressait la feuille de route : « Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes ». Quelque temps après, dans les années 80, il sera suivi par Ronald Reagan et Margaret Thatcher.

Le PPHQLB, groupuscule révolutionnaire encore en activité et toujours pas contrôlé par les milices d’extraction critique, diffuse ses analyses et rappelle qu’en mars 2015, le FMI, temple du libéralisme, révélait « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays les plus avancés durant la période 1980-2010 et que l’affaiblissement des syndicats a permis d’augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ». Le PPHQLB n’hésite pas à travers ses réseaux de bouche à oreille, pas encore contrôlées par La Macron Corporate, à appeler à la guerre connectique et au contrôle citoyen. Une guerre sous-terraine, une guerre des Lombrics, qui entretient encore l’espoir dans ce monde informatisé.